Démographe
On Democracies and Death Cults
Israël and the Future of Civilization
Douglas Murray, Broadside Books, avril 2025, 232 p.
25 avril 2025
Lorsqu’il apprit l’attaque du Hamas le 7/10 2023, 50 ans après la tentative d’éradication d’Israël par ses voisins (Yom Kippour), Douglas Murray craignit qu’une vague de déni ne déferle sur le monde, comme la manifestation à Times Square, dès le lendemain, contre Israël le laissait craindre. Lors du visionnage, à Londres, d’une partie des massacres, il fut saisi par une particularité qu’il n’avait pas rencontrée dans les autres conflits qu’il avait couverts et qui avait épargné même les nazis : l’immense joie et la fierté des tueurs. Il décida de se rendre sur place rapidement pour constater, par lui-même, l’horreur, le désespoir des familles, pour accompagner des soldats dans leurs missions, rencontrer médecins, bénévoles, responsables politiques et militaires. Son livre entre dans le détail des horreurs perpétrées par le Hamas mais propose aussi une réflexion sur ce qu’elles nous disent du monde dans lequel nous sommes entrés ce jour-là.
Que peut donc faire le monde contre de tels cultes de la mort ? Douglas Murray s’inquiète de la réponse des Occidentaux qui ont semblé ne pas avoir compris ce à quoi ils avaient eu affaire lorsqu’ils furent touchés par des attentats. Après l’attentat-suicide lors du concert à l’Arena Manchester en 2017, qui tua 22 jeunes gens, la réponse propulsée par les médias fut de chanter « Don’t Look Back in Anger » du groupe Oasis. Douglas Murray eut le sentiment que la réalité à laquelle se trouvait confronté Israël pourrait un jour être la nôtre, que le combat qu’Israël livrait pour sa propre survie était également vital pour les Occidentaux. Ces derniers, pour la plupart, pensent que la guerre est une chose du passé. Mais, écrit-il « peut-être que la seule force au monde qui puisse venir à bout du mal lui-même est ce grand mal rassemblé et concentré qu’est la guerre ».
Israël, accusé de génocide et d’apartheid, mais doté de pouvoirs quasi surnaturels
La démographie d’Israël dément ces accusations absurdes. La population non juive a été multipliée par 17 entre 1947 et 2024. En 2021, un article du Haaretz indiquait que les Arabes et les Druzes, qui représentent environ 20 % de la population, étaient très surreprésentés dans les professions médicales. Un arabe est actuellement juge à la Cour suprême. Les Israéliens non juifs ont les mêmes droits et siègent au Parlement. Donc ni génocide, ni apartheid.
En 2010, lors d’une attaque de requins à Charm el-Cheikh en Égypte, un gouverneur de la région accusa le Mossad. En 2013, on passa aux rayons X un faucon repéré à Elazig en Turquie pour s’assurer qu’il n’espionnait pas pour Israël ! Lors de ses voyages en Égypte en train, à cette époque, Douglas Murray avait été frappé par cette fixation sur les Juifs.
Israël fait figure d’impérialiste et serait un avant-poste colonialiste des États-Unis. Le « petit Satan » œuvrant pour le « grand Satan », à éliminer tous deux répètent les dirigeants iraniens. Mein Kampf, Les protocoles des sages de Sion sont arborés dans les librairies en Égypte, mais aussi dans les trains.
La victoire de 1948, particulièrement humiliante pour les pays arabes, avait convaincu le peuple juif qu’il était capable de se défendre. S’il a connu des moments difficiles, il n’avait pas eu à se battre contre son anéantissement depuis 1973. Il avait convaincu le monde qu’il était capable de traquer les tueurs d’Israéliens partout dans le monde, qu’il était le champion du renseignement et de la technologie (dôme de fer en 2011 et fronde de David en 2017). Avant le 7/10, Israël était l’endroit où les Juifs se sentiraient protégés. L’attaque du 7/10 semble avoir décillé certains Israéliens pacifistes. Le Kibboutz de Be’eri, créé avant la fondation d’Israël abritait, en bordure de Gaza, une communauté pacifiste souhaitant vivre en paix avec ses voisins palestiniens. C’était le cas d’Avida Bachar jusqu’au 7/10. Sa femme et son fils furent tués lors de l’assaut de la chambre forte de leur maison en feu. Cet homme de gauche, blessé aux deux jambes, qui avait toujours cru à la paix, ne voyait pas comment Israël pourrait continuer à côté d’un Gaza dirigé par le Hamas. Le 7/10 avait tout changé.
Impréparation, faillite de tous les services de l’État le 7/10, mais sursaut de héros improbables
Qu’il s’agisse des officiers du renseignement, des militaires, des politiques, tous ont failli.
Interrogé sur le sujet, Benjamin Netanyahou répond que plusieurs choses ont mal tourné ce jour-là, mais que ce n’est pas le moment d’étaler tout cela. Ce sera fait après une victoire totale qui nécessite de se concentrer sur deux objectifs : 1) vaincre le Hamas à Gaza et les proxis de l’Iran ; 2) empêcher l’Iran de développer des armes atomiques, point sur lequel il convient, avec Douglas Murray, que cela passe probablement par un changement de régime. Pour Douglas Murray, le problème vient du consensus sécuritaire unifié autour de ce qu’on a appelé la « conception ». Celle-ci supposait que les dirigeants du Hamas, s’étant goinfrés des fonds distribués par l’Occident et les Nations unies, ne mettraient pas en péril leur style de vie, oubliant ainsi que ces dirigeants étaient aussi des fanatiques qui pensent ce qu’ils disent.
Mais des héros improbables et des gens ordinaires se sont levés pour remplir ce vide laissé par les responsables de tous ordres. Citons par exemple Nimrod, ce commandant de réserve, qui désobéit à son chef le requérant à Jérusalem, pour se diriger vers le sud. Il se retrouve avec deux collègues, tous trois faiblement armés au départ, à devoir forcer un poste de contrôle. Dans leur périple, ils trouveront, sur le corps d’un terroriste, une carte détaillée du kibboutz Be’eri sur laquelle figure le nombre d’habitants à tuer et comment, et qui violer… « J’ai vu Auschwitz de mes propres yeux » dira-il. Il faut aussi citer Izzy, tireur d’élite qui a perdu un bras pendant la guerre de 2009, mais a pu reprendre du service grâce à Yoav Gallant (qui sera plus tard ministre de la Défense) et à une arme adaptée à son infirmité. Le 7/10, il est en Californie. Dès le lendemain, il retourne prendre du service comme des milliers de réservistes. De retour à sa base, on lui refuse l’entrée car il est retraité. De « guerre » lasse, au bout de quinze jours, il est accepté. C’est avec lui que Douglas Murray pénètrera au Liban.
Quel que soit le comportement des Israéliens, ils restent, à tout âge, des cibles légitimes
En 1988, un an après le déclenchement de la première intifada, Yahya Sinwar, un des chefs de la sécurité du Hamas fut arrêté et emprisonné pour avoir tué quatre Palestiniens qu’il disait être des informateurs. Fait dont il était fier. Le docteur Yuval Bitton, dentiste de la prison, avec lequel il conversait, découvrit, en 2004, que Sinwar n’allait pas bien et se plaignait d’une douleur à la nuque. On lui découvrit un cancer dont il fut opéré et guéri. De retour à Gaza, il reprit ses activités ; appelant à enlever toujours plus d’otages, pour libérer, comme il l’avait été, d’autres Palestiniens. Le 7/10, le neveu du docteur a été kidnappé en même temps que sa grand-mère de 85 ans, rescapée de la Shoah à Nir Oz.
Si la plupart des habitations ont des pièces sécurisées, ces dernières étaient censées les protéger d’attaques aériennes et non d’une invasion terrestre. D’où l’absence de verrouillage intérieur. Pour espérer s’en tirer, les habitants essayaient donc de s’accrocher à la poignée. Mais les terroristes pouvaient faire exploser la porte ou/et mettre le feu. À Nir Oz, guidé par Ron Rabat, qui s’en est tiré, Douglas Murray constate les restes de l’horreur. Détail apparemment anodin, devant une maison, il repère une collection de poêles que les pillards, passés après les terroristes ont abandonnés. À Césarée, un espace a été consacré aux jeunes du festival Nova. Les rescapés s’accrochent aux scènes d’horreur sur leur téléphone et les montrent, pas seulement pour convaincre, mais aussi pour tenter d’y trouver une explication.
Réaction molle et éphémère en Occident à la tuerie et aux enlèvements du 7/10
Alors que, généralement, les enlèvements sont reconnus illégitimes et déclenchent la furie de la communauté internationale (otages de l’ambassade américaine en Iran, jeunes filles enlevées à Chibok au Nigéria par Boko Haram), les réactions aux enlèvements du 7/10 ont été au mieux modérées et éphémères. Dans le Guardian du 5/10/2024, Naomi Kein accusa même les Israéliens d’avoir militarisé leur chagrin et leur trauma afin de justifier une « agression impériale et des violations grotesques des droits ».
Très vite, le narratif rationalisant le volte-face de l’Occident a été : Israël avait le soutien et la sympathie du monde. Il a tout gâché en lançant sa guerre à Gaza. Pourtant, dès le soir du 7/10, déjà, alors qu’Israël était tétanisé, une foule s’était rassemblée à Londres devant l’ambassade d’Israël au son de « Allah Akbar ». La grande marche du 21/10 rassembla plus de 100 000 personnes et appela au djhad face à une police visiblement débordée. C’est la police, apparemment férue d’exégèse coranique, qui déclara que le djihad avait différents sens autres que celui de terrorisme. Ses officiers du contre-terrorisme, après visionnage des vidéos de la manifestation, n’avaient pu identifier aucune infraction.
Un engouement propalestinien « top down » qui a une longue histoire
Les manifestations et occupations se sont multipliées sur les campus en Occident après le 7/10. Ce fut le cas à Columbia, tout au long de l’année universitaire : appels au djihad, à l’intifada, encouragements des brigades al-Quassam à tuer des soldats israéliens, appels à répéter le 7/10 en pire… Ces outrances sur les campus disent quelque chose de l’état d’esprit des élites et de la jeune génération en Amérique mais aussi peut-être à travers tout l’Occident. On se souvient de la réponse de Claudine Gay, présidente de Harvard à la question de savoir si les appels au génocide des Juifs violaient les règles de Harvard sur l’intimidation et le harcèlement : « Ça peut, tout dépend du contexte. ». La prétention des étudiants à vouloir régler les problèmes du monde ne les empêche pas de préserver l’avenir. Leur accoutrement « radical chic » avec keffieh s’accommode d’un masque chirurgical pour ne pas se faire repérer, comme si ces étudiants « avaient un œil sur la révolution mondiale et l’autre sur leurs perspectives d’emploi futures ».
Les Israéliens les plus âgés se souviennent de l’engouement occidental pour l’OLP fondé en 1964 alors qu’il n’y avait pas de territoires occupés, ou alors s’ils l’étaient, c’était par l’Égypte et la Jordanie. Ce qui n’avait pas empêché Arafat d’appeler à leur libération parce que, pour l’OLP, Israël lui-même était un territoire occupé. Se propagea l’idée que les Arabes vivant en Israël n’étaient plus des Arabes comme ceux de Jordanie ou de Syrie, mais des Palestiniens. Les Israéliens passèrent alors pour des impérialistes brutaux, notamment auprès de la jeune gauche allemande qui s’illustra avec le détournement de l’avion Air France en juin 1976 vers Entebbe en Ouganda, au nom du peuple palestinien. C’est un raid israélien qui sauva la majorité des otages mais coûta la vie au soldat Yonathan Netanyahu, frère du futur 1er ministre. L’antinazisme de leur jeunesse n’a pas empêché ces jeunes allemands de se comporter comme des nazis. Les Juifs ne sont plus haïs pour leur religion ou leur race mais parce qu’il se sont dotés d’un état qu’ils défendent. Cet antisémitisme nouvelle formule permet aussi de poser un diagnostic sur nos sociétés. Les jeunes occidentaux ont été gavés d’une vision dépréciative des vertus de leur pays : être né en Occident, c’est être né dans des pays ou des colons racistes ont pratiqué le nettoyage ethnique, le génocide, et continuent de le faire. Peut-être que la progression de l’hostilité à l’égard d’Israël s’explique par ce que les psychologues appellent une projection. Douglas Murray actualise ainsi le mot de Vassily Grossman : « Dites-moi de quoi vous accusez les Juifs, je vous dirai de quoi vous vous croyez coupables ».
Un engouement reflétant une déconnection de la réalité
Contrairement à l’après 7/10, les attentats perpétrés en Europe n’avaient pas entraîné un retournement contre les victimes. Un exemple parmi tant d’autres : Le 24 mars 2024, les frères Sharabi, survivants du festival Nova et qui ont sauvé des vies, arrivent à l’aéroport de Manchester. Ils sont détenus à la douane par le service de l’immigration et l’objet d’un interrogatoire humiliant alors qu’ils venaient pour témoigner de ce qu’ils avaient vécu. Quand les douaniers furent interrogés sur cette arrestation, ils répondirent qu’ils devaient s’assurer qu’ils n’allaient pas faire ici ce qu’ils avaient fait à Gaza ! Les politiques européens refusent d’admettre que rien ne forçait Gaza à devenir ce qu’il est. D’autant que ce fut grâce aux financements, entre autres, des contribuables européens. Les États-Unis non plus n’ont pas été radins avec les dirigeants de Gaza, via l’USAID notamment. Joe Biden leur versa encore 100 millions de dollars après le 7/10. L’essentiel des fonds de l’Onu sont allés à l’UNWRA dont les États-Unis étaient le 1er contributeur en 2021 juste devant l’Allemagne. Même après que fut découvert qu’une douzaine d’employés de l’UNWRA avaient participé aux massacres du 7/10, les versements se sont poursuivis. Ces donations ont fait des dirigeants du Hamas des milliardaires vivant dans des appartements de grand standing mais qui se plaignent de la pauvreté des Gazaouis dont Israël serait responsable. Qui oblige, sinon le Hamas, à mettre la vie de ces derniers en danger ? Notamment avec les 563 kms de tunnels comportant environ 6000 entrées débouchant dans des bâtiments publics ou dans les maisons. Les fouilles des soldats israéliens ont montré que ces maisons abritaient des armes et munitions partout, et surtout dans les chambres des enfants. L’un d’eux a ainsi trouvé un lance-roquettes sous un berceau et des explosifs dans des jouets. Sans compter les roquettes et grenades trouvés dans des sacs de l’UNWRA.
Pour expliquer le parti pris occidental, il faut aussi tenir compte des faux chiffres du Hamas sur les civils tués par Israël largement diffusés en Occident[1] et de l’industrie journalistique alimentée par al-Jazeera, la chaîne du Qatar. Un exemple : son « journaliste » de jour, Muhammad Washah, reprenait en soirée son travail de commandant en chef du Hamas. Mais c’est le genre d’information qui ne retient guère l’attention en Occident. Ce qui pourrait être porté au crédit d’Israël est traité de manipulation visant à détourner l’attention dudit « génocide ». Ainsi, Judith Butler a-t-elle répondu « pinkwashing » à ceux qui faisaient remarquer l’égalité en droit des gays en Israël. La mauvaise foi est sans limite. Le reporter de la BBC qui avait visionné les vidéos des caches d’armes sous l’hôpital al-Shifa a osé suggérer qu’il s’agissait peut-être d’un équipement du département de la sécurité de l’hôpital. Autre exemple édifiant, les conseils donnés par l’UNICEF aux familles d’enfants retenus en otages qu’elle avait enfin consenti à recevoir : on ne peut rien faire mais utilisez vos contacts à Gaza pour parler avec le Hamas et veillez à ne pas perdre votre capacité d’influence sur le Hamas ! Douglas Murray, qui assistait à cette rencontre, a vu des mères sortir en pleurant. Peut-être pire encore, la disproportion des nombres entre otages et prisonniers libérés lors des échanges a suggéré cette remarque de Sky News à Eylon Levy, porte-parole du gouvernement israélien : « est-ce que cela n’a pas montré qu’Israël accorde plus d’importance aux vies israéliennes qu’aux vies palestiniennes ? » Et non pas : ces échanges ne montrent-ils pas le peu d’importance que les Palestiniens accordent aux vies israéliennes ?
La quasi-neutralisation du Hezbollah qui propage le même culte de la mort que le Hamas
Douglas Murray, qui a vécu à Kiryat Shmona au nord d’Israël la majeure partie de l’année, peut témoigner des tirs de roquettes quotidiens du Hezbollah qui n’est pas, lui non plus démuni de tunnels, construits sous le nez de la Finul, force de paix censée empêcher le réarmement du Hezbollah, mais qui a préféré regarder ailleurs. L’élimination de chefs du Hezbollah en septembre 2024, par explosion de leurs pagers puis, le lendemain, de leurs talkies-walkies, puis, enfin, par le bombardement de ceux qui, imprudemment se sont réunis dans un bâtiment de Beyrouth, a permis de tuer Nasrallah.
Comme a pu le constater Douglas Murray lors d’une incursion militaire au Liban, les tunnels sont remplis de munitions et d’équipements médicaux, la plupart avec le label « fabriqué en Iran ». En forêt, un camp doté d’un bunker abandonné par une cellule du Hezbollah contenait aussi des armes en provenance de Corée du Nord et de Russie. En contravention avec les lois de la guerre, l’eau et l’électricité étaient raccordés aux villages libanais voisins. Mettre des civils en péril ne soucie pas plus le Hezbollah qu’il ne tracasse le Hamas. Bien au contraire, puisqu’alors c’est Israël qui est accusé de sauvagerie. Lorsqu’il apprend la mort de ses fils et petits-enfants à Gaza, Ismaël Haniyeh remercie Allah pour l’honneur qu’il vient de lui accorder. C’est lui qui avait déclaré en 2017 que les enfants sont des outils utilisés contre Israël. Les siens aussi donc. Ce culte de la mort rappelle à Douglas Murray qu’en Cisjordanie les noms de rues étaient ceux des terroristes les plus sanguinaires. La barrière de sécurité, tant critiquée, a été mise en place pour mettre fin aux attentats-suicides ayant fait des centaines de morts et blessés. Une loi de 2004 récompense les familles de « martyrs » et les détenus et ex-détenus en fonction du nombre de Juifs exécutés. Israël ne célèbre pas mais condamne les crimes de ses propres fanatiques.
Pour la CPI, Netanyahu=Sinwar. Son président Karim Khan a émis son mandat d’arrêt alors qu’Israël n’est pas signataire de la convention et avant toute investigation. L’exécution de Yahya Sinwar alors qu’il tentait de rejoindre l’Égypte, accompagné de deux gardes du corps, dont l’un était enseignant à l’UNWRA, fut « pleuré » par Mahmoud Abbas, Erdogan, mais aussi à la City University de New York qui lui rendit hommage. Mais Sinwar peut se montrer un homme sensible. Il a partagé sa cellule en Israël avec un type qui avait aidé à enlever et à tuer deux soldats israéliens. Il fut sensible à la tristesse de ce dernier qui s’inquiétait parce que sa sœur avait un amant et déshonorait ainsi sa famille. Il décida de l’aider. Peu de temps après la sœur fut retrouvée morte à Gaza.
Lors du 1er anniversaire du 7/10, c’est le Hamas qu’on fêta à New York et les « martyrs » qu’on célébra à Londres.
Lors de ses brefs retours aux États-Unis ou au Royaume-Uni, Douglas Murray fut frappé par la manière dont l’Occident, loin des combats, avait perdu la raison à propos de la guerre existentielle que menait Israël. Cependant, il semble, contre toute attente, devenu moins pessimiste sur la réaction ultime des jeunes Occidentaux s’ils venaient à être confrontés au même enjeu existentiel. Peut-être que les confidences d’un chauffeur de taxi à Tel Aviv y sont pour quelque chose. Ce combattant des guerres de 1967 et 1973 lui confia qu’il devait des excuses à la jeune génération qu’il croyait faible et fêtarde et qui se s’est révélée « magnifique ». Tout n’était donc pas perdu, même si les jeunes Occidentaux couvraient d’injures les actions des jeunes Israéliens qui auraient dû leur apparaître comme des modèles. Les pays occidentaux pourraient découvrir une jeune génération elle aussi prête à se battre pour la vie, non pour la mort.
[1] https://www.micheletribalat.fr/435379014/morts-gaza-les-comptages-douteux-du-hamas.