AGAINST THE GREAT RESET

Eighteen Theses Contra the New order

Edited by Michael Walsh, Bombardier Books, October 18 2022, 480 pp.


(1ère partie)


Ce livre examine, sans complaisance, les analyses et propositions de Klaus Schwab, président du Forum économique mondial (FEM) dont les réunions se tiennent à Davos, et de Thierry Malleret, qui en fut le directeur, dans un livre publié en juillet 2020 en anglais sous le titre Covid19- The Great Reset1. Michael Walsh a réuni 18 contributions présentées dans six parties. L’objet de cette note est de présenter le plus fidèlement et succinctement possible les thèses variées des différents auteurs. Il ne sera question dans cette note que des trois premières parties posant le problème pour la première et examinant les aspects politiques et économiques pour les deux suivantes.

Dans son introduction Michael Walsh présente ainsi la grande réinitialisation du monde : « Les satrapes de Davos ne veulent pas seulement réinitialiser un monde post-covid, ou un monde d’après les énergies fossiles, ou même un monde post-racial. Ils veulent le faire fonctionner pour toujours et, s’ils n’ont plus besoin d’un Dieu, ils ont besoin d’un ennemi. Ils ne croient peut-être plus en un pouvoir qui leur serait supérieur, mais ils croient sans aucun doute au démon. Et leur démon, c’est vous ».


Quel est le problème posé par la grande réinitialisation ?


Des institutions démocratiques qui seraient dépassées

Dans un premier chapitre, Victor Davis Hanson nous alerte sur la méfiance que devrait susciter les propositions présentées comme un « grand quelque chose ». Rappelons-nous le Grand bond en avant chinois et La Grande Société de Lyndon Johnson. Il invite aussi à se méfier des propositions de réinitialisation. La grande réinitialisation est un pot-pourri de recommandations des Nations unies sur le développement durable et le Green New Deal accommodées avec un peu de Black Lives Matter, de théorie critique de la race, de gouvernance éthique et sociale et de frontières ouvertes. Schwab a vu dans cette pandémie une occasion de renégocier le contrat social entre gouvernants et gouvernés, notamment en orientant le marché vers des résultats plus justes, en ne subventionnant plus les énergies fossiles, en établissant de nouvelles règles sur la propriété intellectuelle, le commerce et la compétition. Il faudrait, à l’échelle mondiale, harmoniser le comportement entrepreneurial, superviser les investissements privés et décider de la façon de dépenser les revenus exceptionnels. Par ailleurs, écrit-il, la manière dont les partisans de la grande réinitialisation ont fermé les yeux sur le comportement de la Chine lors de la pandémie devrait discréditer à jamais leur projet. Ils sont trop compromis par la politique d’influence chinoise pour parler rationnellement de la culpabilité chinoise dans cette affaire.

La grande réinitialisation part de l’hypothèse selon laquelle les institutions démocratiques des pays ne sont pas à même de résoudre les problèmes se posant à l’échelle mondiale tels que la pandémie. Pourtant, le plus terrifiant dans la pandémie du Covid, ce n’est pas le manque de coopération internationale, mais la manière dont des lois nationales ont été circonvenues. Ce fut, par exemple, le cas lorsque des scientifiques américains sont allés conduire à Wuhan des recherches interdites dans leur pays. Pour Victor D. Hanson, la citoyenneté implique des responsabilités en échange de droits bien établis. Qu’est-ce que tout cela devient à l’échelle mondiale ? Cette idée de grande réinitialisation pourrait n’aboutir, selon lui, qu’à une grande régression.


La pandémie : un avertissement et non une opportunité

Douglas Murray interroge l’idée selon laquelle la pandémie aurait été une opportunité à saisir pour reconstruire l’économie mondiale. Personne n’aurait eu pareille idée après l’épidémie de grippe espagnole. La timidité occidentale à rechercher les sources de la pandémie là où elle avait démarré avait tout pour plaire au PCC. Trop de scientifiques, médias et politiques étaient « déjà littéralement ou figurativement dans la poche du PCC ». C’est le cas de Peter Daszak, président d’EcoHealth Alliance, qui a sous-traité, pour des centaines de milliers de dollars, des travaux à l’Institut de virologie de Wuhan. Ce qui ne l’a pas empêché de signer la pétition de The Lancet dénonçant les théories conspiratives niant la source naturelle de l’épidémie. Sans parler de la visite Potemkine organisée par l’OMS un an après le début de l’épidémie. Comme l’a décrit Peter Schweitzer dans son livre Red Handed, la Chine pratique la capture des élites. Ce fut le cas, par exemple, de David Cameron devenu président d’un fond d’investissement chinois. Dans le ramassis de clichés de la grande réinitialisation, le climat est à l’honneur. Les occidentaux cherchent à faire la leçon au monde sur la question. Cela ressemble, écrit Douglas Murray, à « un monsieur roulant en Tesla qui conseille à un conducteur de motocyclette de se déplacer à pied ». La grande réinitialisation incite les politiques à profiter de l’opportunité ouverte par la pandémie pour faire ce qu’ils voulaient faire depuis longtemps. Avec le Covid, des collectifs d’experts ont pu proposer aux responsables politiques des décisions inédites. Ce fut le cas en France avec les autorisations de déplacement que les gens devaient remplir eux-mêmes pour sortir faire des courses ou promener leur chien pendant le confinement. Au Royaume-Uni, un 1er ministre opposé à la carte d’identité exigea un certificat de vaccination pour entrer dans un lieu public. Sans parler des contorsions et contradictions sur les masques et les vaccins. Douglas Murray explique en quoi ces mesures autoritaires ont été un terrain fertile pour les théories conspirationnistes. Les gens surestiment les capacités des dirigeants et essaient de trouver une raison à ce qui leur arrive. C’est pourquoi, écrit-il, l’initiative de Schwab et Malleret, en plus d’être banale, indésirable et inaccessible est très imprudente. Elle laisse croire que la grande réinitialisation a déjà commencé. En fait, pour Douglas Murray, elle n’est que la manière trouvée par les élites pour présenter la situation sous un jour favorable en épargnant la Chine avec laquelle l’Occident n’a pas les moyens de livrer une guerre froide comme se fut le cas avec la Russie : « elles ont sauté l’étape du blâme et même celle de la découverte pour prétendre que le Covid était juste la chose qui nous manquait pour remettre notre maison en ordre ». Douglas Murray emprunte le slogan de Joe Biden « BBB » (Build Back Better) pour en faire « Build Back Bigger » afin d’esquisser ce que pourrait être une contre-offensive : dénoncer les élites qui se sont laissées capturer pour de l’argent ; faire honte aux entreprises qui placent leurs affaires avec la Chine au-dessus de la loyauté à leur pays ; se retirer des organisations internationales compromises avec le PCC. Pour Douglas Murray, la grande réinitialisation est une manière d’esquiver le défi posé par la Chine. Il est grand temps d’accepter que le Covid ne fut pas une opportunité mais un avertissement.


Problèmes politiques posés par la grande réinitialisation


Menace d’une autodestruction volontaire

Pour Roger Kimball, la question de la souveraineté est au cœur de l’émergence du populisme, lequel se nourrit de la prise de conscience des pratiques arbitraires d’une machinerie bureaucratique. Le populisme serait ainsi, d’après la formule de Philip Hamburger, une réaction viscérale contre des forces de dissolution. Le terme populisme cherche à délégitimer les revendications des gens ordinaires. À la dénonciation pour incompétence se joint une sorte de « dégoût esthétique ». Si l’état-nation est menacé de l’extérieur par l’islam radical, la Chine et la Russie, la plus grande menace est interne avec ce qui s’apparente à une auto-destruction volontaire. Le libre marché devient le moyen, pour une élite dirigeante de s’émanciper de toute obligation à l’égard de la communauté politique. S’affrontent ainsi deux conceptions de l’état-nation : une vision traditionnelle considérant que son obligation première est à l’égard des citoyens et une vision progressiste qui regrette que cela retarde l’émancipation du genre humain vers lequel devraient aller nos obligations. La bataille qui s’annonce n’oppose donc pas des chevaliers progressistes vertueux à des forces ataviques obscures mais deux visions de la liberté : une qui garantit le respect des droits des citoyens et une autre, plus ambitieuse, qui cherche à nous propulser au-dessus de nos intérêts personnels, qu’incarne l’idée de grande réinitialisation teintée de radicalisme woke et nous projette dans ce que Gavin Haynes appelle la « spirale de la pureté ».


L’enjeu éducatif

Pour Angelo M. Codevilla, le projet de grande réinitialisation n’entre pas dans le détail parce qu’il cherche à imposer aux gens ordinaires un mode de vie que ces derniers rejettent. L’Occident n’ayant pas été à la hauteur lors de la pandémie, ce serait au réseau des élites mondialisées de Davos, qui savent ce qu’il faut faire, de prendre la main. Ils ne proposent pas tant un renouveau qu’une emprise resserrée sur la vie publique en Occident, avec l’éducation en haut de leur liste aux Etats-Unis.

Les enfants sont formés à répéter ce que l’on attend d’eux et à se plier au sentiment commun plutôt qu’à une évaluation en termes de vrai/faux. Le confinement a révélé aux parents l’étendue de l’imprégnation scolaire par la théorie critique de la race (TCR). Ce qui a provoqué un accroissement de la fréquentation des écoles privées, des Charter Schools et de l’éducation à domicile. Mais les parents des banlieues riches, tout en cherchant à épargner à leurs enfants les travers de l’école publique, manifestent leur adhésion au mouvement woke pour assurer à ces derniers l’accès aux universités d’élite puis à la classe dirigeante. Aujourd’hui ces universités d’élite vendent du prestige plus qu’une transmission de savoirs. Personne ne sait comment la dette étudiante de 1500 milliards de dollars sera remboursée par des étudiants trop nombreux pour trop peu de débouchés. Les programmes d’aide du gouvernement fédéral ont tendance à faire monter les prix au profit de la classe éducative.

Angelo M. Codevilla propose une réforme radicale pour reconstruire, aux Etats-Unis, un système éducatif qui travaille au soutien de la civilisation américaine. Il faut, dit-il, pour cela, le couper de l’argent gouvernemental. La compétition entre établissements doit se faire sur le mérite de ce qui est enseigné. Il propose de multiplier les commissions scolaires contrôlées de près par les parents et de promulguer une loi qui leur donne la possibilité de choisir leur école, le financement étant attaché à la scolarisation des enfants plutôt qu’aux établissements. La réforme est plus difficile dans l’enseignement supérieur. D’après Angelo M. Codevilla, il faut cesser les prêts massifs aux étudiants qui engraissent les universités sans offrir les opportunités rêvées par ces mêmes étudiants endettés. Il propose de transférer, par la loi, la responsabilité des prêts des contribuables aux universités pour les étudiants qui font défaut. La réputation étant le principal produit dispensé par les universités, il faut une totale transparence des résultats.


Un espace-temps cyborg

Pour James Poulos, le projet de grande réinitialisation est une affaire de technologie. La Maison Blanche (Bush puis Obama) a encouragé, dans la Silicon Valley, notamment avec le projet TIA (Total Information Awareness2), l’émergence d’organes plus puissants qu’elle, qui n’ont pas à se confronter aux lois anti-trust. On y voyait un moyen d’intégrer la Chine dans un nouvel ordre mondial de l’élite techno. En fait, écrit-il, « l’histoire des 25 dernières années est celle du succès de la stratégie d’une élite ethico-technique visant à domestiquer la gauche ». La technologie digitale est le moyen par lequel les Woke sont devenus ce qu’ils sont. Libérer les humains des contraintes naturelles deviendrait la véritable source de justice. La grande réinitialisation vise à revoir toute l’architecture de la technologie digitale afin d’éviter toute rébellion humaine à notre assimilation dans un espace-temps cyborg. Le modèle chinois d’un crédit social à points dans lequel fusionnent la technologie et l’éthique offre une forme de gouvernance qui peut être exploitée à grande échelle.


L’économie et la grande réinitialisation


Nouveau capitalisme : un socialisme de limousine

Conrad Black, homme de presse, a eu l’avantage d’assister aux FEM à Davos. Pour lui, Davos est le lieu par excellence de l’expression d’une opinion collective sur les vertus du supranationalisme. On n’y rejette pas la démocratie, pourvu qu’elle consente à suivre ses lignes directrices pour mener des politiques détachées de l’intérêt national visant l’homogénéisation des peuples et la survie écologique. L’assaut des industries pour des raisons environnementales a rencontré la vénalité, la couardise et la stupidité tactique du monde de l’entreprise. Ce dernier se conduit comme si le patriotisme était obsolète. Un nouveau capitalisme a remplacé le capitalisme traditionnel dans lequel étaient liés les intérêts du gouvernement, des entreprises et des travailleurs. Un capitalisme toujours enthousiaste pour le profit mais sans grand souci pour la main-d’œuvre domestique ou la position stratégique du pays. Plus récemment, avec l’innovation technologique, est apparue une nouvelle culture capitaliste d’une réussite plus rapide et plus grande qu’autrefois. Une culture de l’enrichissement rapide et de l’ostentation qui récompense l’inventivité et l’engouement commercial. Ces nouveaux capitalistes cultivent ce que Conrad Black appelle un « socialisme de limousine ». Les oligarques de la Silicon Valley, de Russie ou de Chine n’en restent pas moins des capitalistes. Mais c’est un capitalisme capable de s’autodétruire. Pour l’éviter, Conrad Black pose une première exigence pour l’Amérique : se défaire de la terreur verte et combattre l’idée selon laquelle le salut viendra d’une auto-limitation économique, idée qui plaît beaucoup à la Chine car elle y voit une aide à sa domination mondiale. Conrad Black pense que l’expérience économique positive aux Etats-Unis du temps de Trump pourrait ne pas être qu’un simple intermède et que le capitalisme traditionnel pourrait redevenir à la mode. D’après lui, un capitalisme réfléchi et constructif devrait finir par l’emporter partout, y compris en Chine.


« You’ll Own Nothing and You’ll Be Happy »

D’après Michael Anton, le projet de grande réinitialisation est de persuader les gens, à l’Ouest au moins, d’accepter de réduire leur niveau de vie pour un monde plus équitable. Les conservateurs assimilent ce projet à du socialisme, ce qui est en grande partie faux car c’est du niveau de vie des gens ordinaires qu’il s’agit. Seuls les moyens envisagés s’apparentent au socialisme. Le marxisme a écarté le rôle de la nature humaine en misant sur la fin des passions humaines et sur le maintien de la productivité sans perspective de profit. Ce fut son erreur. Ce que Deng Xiaoping a bien compris lorsqu’il a déclaré qu’il était glorieux de s’enrichir. Mais, nous sommes obligés de reconnaître, écrit Michael Anton, que l’économie d’aujourd’hui ressemble plus à la caricature qu’en faisait Marx que la droite n’est prête à l’admettre : un capitalisme affranchi de préoccupations sur la vertu, la citoyenneté, le bien être social ; un capitalisme débarrassé de la question du bien et du mal ; un pur capitalisme dans une version à la fois efficace et corrosive. Marx s’est trompé sur le capitalisme industriel mais a anticipé, par inadvertance, ce qu’allait être le capitalisme financier-techno-managérial.

Le slogan du FEM -« You’ll Own Nothing and You’ll Be Happy » - est finalement à prendre au pied de la lettre. L’élite méritocratique et cosmopolite, qui pense mériter ce qu’elle possède, forme une nouvelle noblesse imperméable à la culpabilité. Finalement, ce nouveau capitalisme a inversé la prédiction marxiste. Ceux qui possèdent les moyens de production doivent représenter l’humanité toute entière. Et, contrairement à ce qu’avait envisagé Marx, une grande partie de la valeur provient du travail intellectuel. La grande réinitialisation envisage de rendre superflu, grâce à l’intelligence artificielle, tout travail intellectuel autre que celui très bien rémunéré d’un petit nombre. D’où l’idée de revenu de base universel (RBU) qui rend les classes populaires entièrement dépendantes des décisions des élites. Soit une forme de socialisation de l’économie dans laquelle tout le monde participe aux coûts mais qui ne profite qu’à quelques uns. Contrairement à Marx, les nouveaux maîtres n’envisagent pas la disparition de l’État mais sa fusion avec un capitalisme woke.

Les oligarques woke cherchent à faire retomber sur la classe moyenne l’oppression des classes populaires qu’ils se proposent d’acheter et de rediriger ainsi sur elle le ressentiment de ces dernières. C’est notamment le cas sur la question raciale. Contrairement au marxisme, l’idéologie woke n’envisage pas de fin de l’histoire puisqu’une race est intrinsèquement mauvaise et que le combat est sans fin. Ce récit idéologique présente deux points faibles : la techno-élite est très majoritairement blanche ; il existe, parmi les non Blancs, une opposition au wokisme équivalente à celle de la classe moyenne blanche.

Le projet RBU est de socialiser les coûts du chômage de masse et de l’immigration. N’ayant pas l’intention d’égaliser la richesse individuelle, les oligarques woke promettent l’équité, c’est- à-dire l’égalité entre groupes. C’est une sorte de « socialisme pour toi, pas pour moi ». Contrairement aux peurs des conservateurs, la vraie menace sur la civilisation ne vient pas de prolétaires armés de fourches, mais de techno-capitalistes et banquiers qui projettent une grande réinitialisation, laquelle combine les pires éléments du capitalisme libertarien avec la plupart de ceux d’un socialisme mâtiné de wokisme. Pour Michael Anton, l’espoir réside dans une coopération entre un État patriote et des élites économiques patriotes ou qui le seraient redevenues.


La Chine applaudit à la perspective d’une grande réinitialisation… en Occident

Pour David P. Goldman, la grande réinitialisation est déjà en route avec une expérimentation utopiste aussi radicale que l’ancienne vision marxiste qui finira par laisser le leadership à la Chine. La combinaison d’une dette sans possibilité de renflouement et d’une baisse de productivité déplacera le centre de gravité de l’économie mondiale vers la Chine.

Si la grande réinitialisation devait l’emporter, le seul projet utopique de mettre fin aux émissions de carbone en 2050 aurait raison, écrit-il, de tout l’investissement mondial dans les trente prochaines années. Les entreprises privées sont d’ores et déjà notées sur leur gouvernance, les émissions de carbone, la diversité… suscitant une pression du côté des actionnaires. Pendant ce temps, la Chine construit sa supériorité technologique. Elle fait aujourd’hui jeu égal avec les Etats-Unis dans l’intelligence artificielle et les dépasse même dans certaines applications. La 5G chinoise est cinq fois plus rapide que la 5G américaine. Elle joue aujourd’hui le rôle joué autrefois par les chemins de fer. Elle est à l’origine de la 4ème révolution industrielle. Le port de Shangai a été ainsi entièrement automatisé et gère 40 millions de containers par an, à comparer aux 8 millions du port de Long Beach en Californie. Fin 2020, la Chine a commencé l’automation complète d’une mine de charbon. Alibaba, un champion de l’e-commerce, utilise des drones pour ses livraisons depuis deux ans.

Grâce à la logistique intelligente, le rôle du système bancaire devrait se rétrécir considérablement. La production, le stockage et la distribution des biens peuvent être vérifiés à chaque étape, avec transferts digitaux à chaque étape, réduisant ainsi le rôle des dépôts bancaires. Au final, le pays qui va dominer la chaine logistique mondiale dominera le système monétaire. C’est un problème pour les Etats-Unis dont les emprunts étaient facilités par la position du dollar comme monnaie de réserve.

David Goldman conclut sur la duperie chinoise en matière climatique. : « peut-être la Chine a-t-elle fait sienne la maxime napoléonienne : « ne détrompez jamais un ennemi qui est en train de faire une erreur ». » 

 

Notes

 

  1. Une version française est parue en septembre 2020 sous le titre La grande réinitialisation.
  2. Système de veille totale.