THE STRANGE DEATH OFEUROPE

IMMIGRATION, IDENTITY, ISLAM

DOUGLAS MURRAY

UNE TRADUCTION FRANÇAISE EST SORTIE CHEZ L'ARTILLEUR

Dans ce livre, Douglas Murray analyse la situation actuelle de l’Europe dont son attitude à l’égard des migrations n’est que l’un des symptômes d’une fatigue d’être et d’un refus de persévérer dans son être. Advienne que pourra ! « Le Monde arrive en Europe précisément au moment où l’Europe a perdu de vue ce qu’elle est ». Ce qui aurait pu réussir dans une Europe sûre et fière d’elle-même, ne le peut pas dans une Europe blasée et finissante. L’Europe exalte aujourd’hui le respect, la tolérance et la diversité. Toutes les cultures sont les bienvenues sauf la sienne. « C’est comme si certains des fondements les plus indiscutables de la civilisation occidentale devenaient négociables… comme si le passé était à prendre », nous dit Douglas Murray.

Seuls semblent échapper à celle langueur morbide et masochiste les anciens pays de la sphère soviétique. Peut-être que l’expérience totalitaire si proche les a vaccinés contre l’oubli de soi. Ils ont retrouvé leur identité et ne sont pas prêts à y renoncer. Peut-être gardent-ils le sens d’une cohésion nationale qui leur a permis d’émerger de la tutelle soviétique, dont les Européens de l’Ouest n’ont gardé qu’un vague souvenir. Peut-être ont-ils échappé au complexe de culpabilité dont l’Europe de l’Ouest se délecte et sont-ils trop contents d’avoir survécu au soviétisme pour se voir voler leur destin. Cette attitude classée à droite par l’Europe occidentale est vue, à l’Est, comme une attitude de survie, y compris à gauche comme en témoigne Robert Fico, le Premier ministre de gauche slovaque : «  j’ai le sentiment que, nous, en Europe, sommes en train de commettre un suicide rituel… L’islam n’a pas sa place en Slovaquie. Les migrants changent l’identité de notre pays. Nous ne voulons pas que l’identité de notre pays change. » (2016)

LA COMPLAISANCE DES EUROPÉENS DANS LA DÉTESTATION DE SOI

 Il y a un orgueil à se présenter comme les seuls vraiment méchants de la planète. Tout ce qui arrive, l’Europe en est responsable directement ou indirectement. Comme avant lui Pascal Bruckner, Douglas Murray brocarde l’auto-intoxication des Européens à la repentance. Les gens s’en imbibent, nous dit-il, parce qu’ils aiment ça. Ça leur procure élévation et exaltation. Ça leur donne de l’importance. Supportant tout le mal, la mission de rédemption de l’humanité leur revient.

Ils s’autoproclament les représentants des vivants et des morts. Douglas Murray cite le cas d’Andrews Hawkins, un directeur de théâtre britannique qui, en 2006, au mi-temps de sa vie, se découvrit être le descendant d’un marchand d’esclaves du 16ème siècle. Pour se laver de la faute de son aïeul, il participa, avec d’autres dans le même cas originaires de divers pays, à une manifestation organisée dans le stade de Banjul en Gambie. Les participants enchainés, qui portaient des tee-shirts sur lesquels était inscrit « So Sorry », pleurèrent à genoux, s’excusèrent, avant d’être libérés de leurs chaines par  le Vice-Président  gambien.

« Happy end », mais cette manie occidentale de l’auto-flagellation, si elle procure un sentiment pervers d’accomplissement, inspire du mépris à ceux qui n’en souffrent pas et les incitent à en jouer et à se dédouaner de leurs mauvaises actions. Pourquoi disputer aux Occidentaux ce mauvais rôle. Douglas Murray raconte une blague de Yasser Arafat qui fit bien rire l’assistance, alors qu’on lui annonçait l’arrivée d’une délégation américaine. Un journaliste présent lui demanda ce que venaient faire les Américains. Arafat lui répondit que la délégation américaine passait par là à l’occasion d’une tournée d’excuses à propos des croisades !

Cette attitude occidentale facilite le report sur les pays occidentaux de la responsabilité de crimes dont ils sont les victimes. Ce fut le cas avec le 11 septembre. Les thèses négationnistes fleurirent, alors qu’on se demandait aux États-Unis qu’est-ce qu’on avait bien pu faire pour mériter cela.

Cette exclusivité dans le mal que les Occidentaux s’arrogent ruissèle jusques et y compris au niveau individuel. Après avoir été violé chez lui par un Somalien en avril 2016, un politicien norvégien, Karsten Nordal Hauken, exprima dans la presse la culpabilité qui était la sienne d’avoir privé ce pauvre Somalien, en le dénonçant, de sa vie en Norvège et renvoyé ainsi à un avenir incertain en Somalie. Comme l’explique Douglas Murray, si les masochistes ont toujours existé, célébrer une telle attitude comme une vertu est la recette pour fabriquer « une forte concentration de masochistes ». « Seuls les Européens sont contents de s’auto-dénigrer sur un marché international de sadiques ».

Les dirigeants les moins fréquentables sont tellement habitués à notre autodénigrement qu’ils y voient un encouragement. En septembre 2015, le président Rouhani a eu le culot de faire la leçon aux Hongrois sur leur manque de générosité dans la crise des réfugiés. Que dire alors de la richissime Arabie saoudite qui a refusé de prêter les 100 000 tentes climatisées qui servent habituellement lors du pèlerinage et n’a accueilli aucun Syrien, alors qu’elle offrait de construire 200 mosquées en Allemagne ?

La posture du salaud éternel, dans laquelle se complait l’Europe, la désarme complètement pour comprendre les assauts de violence dont elle fait l’objet et fonctionne comme une incitation.

LA CULPABILILITÉ OCCIDENTALE

Beaucoup d’Européens, ce fut le cas d’Angela Merkel, ont cru voir, dans la crise migratoire de 2015, une mise au défi de laver le passé : « Le monde voit dans l’Allemagne une terre d’espoir et d’opportunités. Et ce ne fut pas toujours le cas » (A. Merkel, 31 août 2015). N’était-ce pas là l’occasion d’une rédemption de l’Allemagne qu’il ne fallait pas manquer ?  Douglas Murray décrit ces comités d’accueils enthousiastes qui ressemblaient à ceux que l’on réservait jusque là aux équipes de football victorieuses ou à des combattants rentrant de la guerre. Les analogies avec la période nazie fabriquent à peu de frais des héros. Lorsque la crise migratoire de 2015 survient il n’y a pas de frontière entre le Danemark et la Suède. Il suffisait donc de prendre le train pour passer d’un pays à l’autre. Pourtant, il s’est trouvé une jeune politicienne danoise de 24 ans – Annika Hom Nielsen – pour transporter à bord de son yacht, en écho à l’évacuation des juifs en 1943, des migrants qui préféraient la Suède au Danemark mais qui, pourtant, ne risquaient pas leur vie en restant au Danemark.

Si beaucoup de pays expient l’expérience nazie, d’autres expient leur passé colonial. C’est ainsi que l’Australie a instauré le « National Sorry Day » en 1998. En 2008, les excuses du Premier ministre Kevin Rudd aux aborigènes furent suivies de celles du Premier ministre canadien aux peuples indigènes. Aux États-Unis, plusieurs villes américaines ont rebaptisé « Colombus Day » en « Indigenous People Day ». Comme l’écrit Douglas Murray, il n’y a rien de mal à faire des excuses, même si tous ceux à qui elles s’adressent sont morts. Mais, cette célébration de la culpabilité « transforme les sentiments patriotiques en honte ou à tout le moins, en sentiments profondément mitigés ».

GÉNÉRALISATION ET ESSENTIALISATION : DES CRIMES TYPIQUEMENT EUROPÉENS

 Si l’Europe doit expier ses crimes passés, pourquoi ne pas exiger de même de la Turquie ? Si la diversité est si extraordinaire, pourquoi la réserver à l’Europe et ne pas l’imposer à, disons, l’Arabie saoudite ? Où sont les démonstrations de culpabilité des Mongols pour la cruauté de leurs ascendants ?

« il y a peu de crimes intellectuels en Europe pires que la généralisation et l’essentialisation d’un autre groupe dans le monde».  Mais le contraire n’est pas vrai. Il n’y a rien de mal à généraliser les pathologies européennes, et les Européens ne s’en privent pas eux-mêmes.

L'EXALTATION DES AUTRES

Le pendant à l’autodénigrement et à la culpabilité européens est l’exaltation de l’Autre, même dans les circonstances les plus invraisemblables. Le multiculturalisme, qui fait une place particulière aux cultures apportées par les migrants, s’il est vu comme LA seule solution au problème posé par l’immigration massive, a l’avantage de tenir à distance les prétentions hégémoniques des cultures européennes, dont il faut toujours se méfier.

Afin de devenir vraiment multiculturels, les pays européens ont insisté sur leurs mauvais côtés, exaltant par ailleurs les apports extérieurs : « Changer le passé pour qu’il s’adapte aux réalités présentes ».

C’est particulièrement vrai avec l’islam. Plus la réalité faisait douter de la « religion de paix et de tolérance », plus on vanta les mérites passés des civilisations islamiques, notamment du temps de l’occupation du sud de l’Espagne présentée comme l’exemple même d’une société multiculturelle harmonieuse et heureuse !  Embellir le passé pour se donner des raisons d’espérer.

En 2010, une exposition londonienne, « 1001 Islamic Inventions », faisait l’inventaire de tout ce que le monde islamique avait apporté à l’Occident, c’est-à-dire à peu près tout.

Quelle chance pour les musulmans d’avoir une civilisation pareille ! Tout plutôt que la civilisation européenne. La Suède, à ce petit jeu, gagne le pompon.

Douglas Murray raconte que la ministre suédoise de l’intégration, Mona Sahlin, déclara en 2004, dans une mosquée kurde, que beaucoup de Suédois étaient jaloux des Kurdes parce qu’ils possèdent une culture riche et unificatrice quand les Suédois n’ont que des choses ridicules telles que le fête de la Nuit de la Saint-Jean.

Quand il fut demandé à Lise Bergh, la secrétaire d’État spécialisée sur les droits de l’homme, l’inclusion…, si cela valait le coup de préserver la culture suédoise, elle répondit : « Bon, qu’est-ce que la culture suédoise ? Et avec ça je pense que j’ai répondu à votre question. » Mais, nous dit Douglas Murray, généralement, ce type de question est soigneusement évité en Europe, en raison des difficultés sous-jacentes : « Quelles parts de leur culture les Européens devraient-ils abandonner volontairement ? Qu’est-ce qu’ils y gagneraient et à quelle échéance ? »

En 2015, Ingrid Lomfors, la patronne de l’équivalent suédois du Mémorial de la Shoa, déclarait lors d’une conférence en faveur de la politique du gouvernement « Sweden together », en présence du roi et de la reine, que l’immigration en Suède n’avait rien de neuf, que tout le monde était un migrant et que la culture suédoise n’existait pas. Le soir du 24 décembre 2014, le tout juste ex-Premier ministre de Suède, Fredrik Reinfeldt, déclarait à la télévision que les Suédois étaient sans intérêt et que les frontières étaient des constructions fictives.

Mais l’Allemagne pratique aussi, à l’excès, ce souci de l’Autre. Après l’attaque du train en Allemagne en juillet 2016, il s’est trouvé une parlementaire allemande du Parti vert pour demander pourquoi la police avait tué l’attaquant au lieu de le blesser.

LA CRISE MIGRATOIRE DE 2015

Douglas Murray, qui s’est rendu dans de nombreux points chauds, revient longuement sur cette crise migratoire. Sans entrer dans le détail, relevons un fait qui m’a frappé moi aussi : le rapport de masculinité élevé. On a su très vite qu’il s’agissait dans une grande majorité de jeunes hommes, y compris parmi les mineurs. Outre que cette arrivée de jeunes hommes et adolescents a modifié de façon visible le sex-ratio en Suède, on aurait pu se demander quel péril guettait les filles restées au pays. Pourquoi les familles étaient-elles si pressées de sauver leurs garçons et pas leurs filles ?

Les mesures prises pour sauver les étrangers en mer, au plus près des côtes libyennes ont été vite connues et intégrées par les passeurs, pour accélérer leur business et empiler toujours plus de migrants dans des embarcations dangereuses. L’information circule à grande vitesse, comme ce fut le cas avec les déclarations d’Angela Merkel ne fixant aucune limite au nombre d’étrangers qu’elle était prête à accueillir.

Le racisme dont les Européens s’enorgueillissent d’être les vrais coupables, n’épargne pas les frêles embarcations sur lesquelles sont entassés les migrants. Ce sont les Subsahariens qui sont mis aux endroits les plus périlleux et sont les premiers à se noyer. Des chrétiens ont été battus et jetés à la mer lorsque les autres passagers ont su qu’ils étaient chrétiens.

La traite est impitoyable. Les passeurs n’hésitent pas à envoyer des vidéos mettant en scène les abus et les tortures de migrants, via leurs smartphones, à destination des familles pour recueillir plus d’argent. L’identification des migrants est très difficile et le rythme des arrivées ne permet pas une vérification approfondie. Beaucoup arrivent sans papiers. Ceux qui débarquaient à Lesbos connaissaient le prix du taxi pour Moria. Et, à Malmö, c’est dans les poubelles en ville que l’on retrouvait nombre de papiers d’identité abandonnés.

L’exaltation suscitée par la crise migratoire de 2015 chez certains gouvernants, et tout particulièrement Mme Merkel, a conduit à certains retournements. En 2010, elle déclarait que le multikluti ne fonctionnait pas, mais en 2015, elle insistait sur le fait que tout allait bien se passer et que ce qui avait échoué par le passé avec des flux moins volumineux, allait réussir cette fois !

DE NOUVEAU UN PROBLÈME AVEC LA RELIGION : LES NOUVEAUX DISSIDENTS

Qui aurait pensé, il y a 20 ou 30 ans que l’Europe serait à nouveau déchirée par des débats sur la place de la religion ?

On a toléré de musulmans « offensés et en colère » beaucoup plus qu’on ne l’aurait fait pour d’autres. C’était déjà le cas en 1989, après la publication des versets sataniques de Salman Rushdie. Ainsi, Cat Stevens, « rebaptisé » Yusuf Islam après sa conversion, déclara lors d’une émission télévisée de la BBC que Salman Rushdie méritait la mort et qu’il regrettait que les portraits en flammes que l’on voyait lors des manifestations ne soient pas « la chose en vrai », autrement dit Salman Rushdie lui-même. Il ne fut pas poursuivi pour ses propos. 

Peu de gens ont compris, en 1989, avec l’affaire Rushdie, que nous avions changé d’ère.

Partout en Europe, se trouvèrent des « idiots utiles » qui ont non seulement protégé et défendu l’indéfendable mais ont été des activistes de la cause. C’est ce qui causa l’assassinat de Pim Fortuyn par un Végan, défenseur de la cause animale, qui croyait ainsi venir en aide aux musulmans.  La radicalisation des propos à l'égard de Pim Fortuyn de la part de ses opposants, qui franchirent rapidement le point Godwin, l’ont, en quelque sorte, désigné à la vindicte. « Dans un entretien télévisé, peu de temps avant sa mort,  Fortuyn parla des menaces de mort qu’il recevait et déclara que, si quoi que soit lui arrivait, ses opposants politiques, qui l’avaient tellement démonisé, auraient leur part de responsabilité. »

Mais celle qui symbolise le mieux le malaise européen est sans doute Ayaan Hirsi Ali. Voilà une jeune femme qui incarne la résistance à l’extrémisme religieux, qui aurait dû être la coqueluche des intellectuels européens et qui a été lâchement abandonnée. Somalienne, réfugiée aux Pays-Bas, alors qu’elle fuyait un mariage forcé, Ayaan Hirsi Ali apprit la langue de son nouveau pays tout en travaillant et put ainsi entreprendre des études à l’Université de Leiden. Elle en sortit diplômée et devint chercheur. Sans parler de son engagement politique. Son parcours est d’autant plus remarquable qu’elle était, adolescente, favorable à l’exécution de Salman Rushdie. Le 11 septembre 2001 l’amena à remettre en cause ses convictions religieuses et à les abandonner. Le parcours exemplaire qu’elle avait construit depuis son arrivée en Hollande aurait dû en faire un modèle d’intégration. Menacée, Ayaan Hirsi Ali finit par se voir accorder une protection policière. Alors qu’elle représentait tout ce qu’un pays européen pouvait souhaiter de ses migrants, elle se vit retirer sa nationalité néerlandaise par la ministre de l’immigration et de l’intégration qui appartenait au même parti qu’elle, sous l’allégation de fausse déclaration. Décidément, la Hollande avait fait son choix. Elle refusait d’assurer la protection d’une femme qui défendait tout ce que les Européens avaient si précieusement acquis. Comme l’écrit Douglas Murray : « le pays qui avait laissé entrer des centaines de milliers de musulmans sans espérer d’eux qu’il s’intégrassent et qui abritait en son sein quelques spécimen des prêcheurs les plus radicaux en Europe, privait de sa citoyenneté l’un des seuls immigrants qui avait montré à quoi pourrait ressembler un immigrant pleinement intégré. » Ayaan Hirsi Ali, ne recevant finalement aucune de protection en Europe, finit par s’installer aux Etats-Unis.

Comme dans d’autres pays, c’est celui qui sonnait l’alarme qui fut considéré comme un gêneur. L’Europe semblait alors croire que le problème de l’extrémisme disparaîtrait avec ceux qui le dénonçaient, écrit Douglas Murray.

UN CLIMAT INTIMIDANT

La peur de se voir dénoncé comme raciste ou, pire, de risquer sa vie, conduit à faire silence sur des faits insoutenables.

Les viols collectifs d’enfants à Rotherham et à Oxfordshire ont été passés sous silence par la police par peur des accusations de racisme et par peur de nuire aux relations intercommunautaires. Ces situations de viols passés sous silence ou minimisés se sont multipliées en Europe dans la foulée de la vague migratoire de 2015. Un musulman du nord de l’Angleterre qui s’était insurgé contre  les viols collectifs de filles blanches par des membres de sa communauté a reçu des menaces de mort.

Avoir un avis sur la question peut être dangereux et cela ne concerne pas seulement les politiciens. La violence des réactions conduit à la clôture des débats. Toute vie peut être ruinée par la reconnaissance de ce qui arrive, sans parler de propositions visant à en changer le cours. Il est plus profitable d’ignorer le problème et de mentir. Il y a ce que les gens pensent et ce qu’ils croient qu’ils sont autorisés à penser. Mais, comme le fait remarquer Douglas Murray, il est périlleux d’ignorer ce que ressent la majorité des gens ou d’aller répétant qu’il est impossible d’y remédier.

Les opinions publiques ont bien compris que « ce qui se trouve en-dessous du terrorisme constitue un plus grand problème encore ». Cette prise de conscience effraie les élites pour lesquelles le pire ne peut appartenir qu’aux Européens. D’où la nécessité des les rééduquer. D’abord parce que c’est plus facile et que cela vous signale comme particulièrement vertueux. L’accusation de racisme si aisément dégainée et le parallèle avec le nazisme valorisent celui que s’y adonne et innocentent forcément la partie adverse. On ne peut qu’être innocent face à un nazi. Comme l’écrit Douglas Murray, « traiter quelqu’un de fasciste ou de raciste est un exercice sans risque qui ne peut apporter que des avantages politiques et personnels ».

DÉNI, MENSONGES ET CACHOTTERIES

L’immigration massive, sans toujours avoir été planifiée, est devenue une préoccupation des opinions publiques européennes. Pourtant, au Royaume-Uni, du temps de Tony Blair, il y eut une politique délibérée, du côté du Labour, de transformer la société. On apprit, plus tard, que Tony Blair avait favorisé l’immigration pour forcer les conservateurs à regarder la diversité en face (déclaration d’Andrew Neather, ancien porte-parole du gouvernement, en 2009). Toute idée de restriction de l’immigration était qualifiée de raciste. Au lieu de tenir compte des inquiétudes de l’opinion publique, les politiques ont répliqué en proférant des accusations en direction des inquiets. À des moments différents selon les pays, un éloge de la diversité et du multiculturalisme devint monnaie courante.

Le déni est le refuge de décideurs qui pensent qu’ils ne peuvent rien faire contre les arrivées massives de migrants. Ils cherchent donc à y accoutumer les opinions publiques et à présenter les choses sous un jour positif, tout en minimisant les inconvénients ou en les ignorant. Ce que ne peuvent faire les citoyens qui ont ce qu’ils ont sous les yeux.

Les dirigeants, qui ont pratiqué la politique du fait accompli, ne manquent pas d’arguments pour vanter une situation qu’ils n’ont rien fait pour éviter.

Les arguments bien connus en faveur du statu quo changent avec l’air du temps en fonction de la résistance qu’ils rencontrent. Et l’on passe sans mal d’un argument à l’autre : bénéfice économique, les emplois dont les natifs ne veulent pas, démographie… Et si tout cela ne marche pas vient l’argument de la diversité.

Il faut s’y faire / Rien de nouveau / Nous n’y pouvons rien

L’injonction « Adaptez-vous ! » peut très bien être teintée d’incitations à expier le passé : Tournez-la page, rien de nouveau, vous avez été horribles, maintenant vous n’êtes plus rien.

En Angleterre, la publication des résultats du recensement de 2011, qui montraient que les « White British » étaient désormais minoritaires à Londres, fit les délices « des trois quarts des participants » aux débats de NewsNight sur la BBC. Le maire de Londres Boris Johnson déclara : « Nous devons cesser de nous lamenter sur la digue qui a sauté (dam-burst). C’est arrivé. Il n’y a rien que l’on puisse y faire sauf faire en sorte que l’absorption soit la plus digeste possible. »

La diversité, c’est bon pour vous

Les Européens s’enrichissent en découvrant les cultures du monde. S’il y a une partie de vrai dans ce raisonnement, reste à prouver que tout cela n’est pas une question de dosage. Les Européens voyagent de plus en plus. Ils peuvent aimer découvrir les autres modes de vie sans que ceux-ci finissent par devenir les leurs. Rarement sont évoqués les côtés déplaisants et, lorsqu’ils le sont, ceux qui le font se voient rapidement voués aux gémonies. Douglas Murray résume la situation ainsi : « Ce n’est pas une si mauvaise affaire : s’il y a un peu plus de décapitations en Europe que de coutume, au moins bénéficierons nous d’un plus grand nombre de cuisines ».

L’Europe se dit heureuse de sa diversité et fière d’avoir des villes internationales. Mais qu’arrivera-t-il, se demande Douglas Murray, lorsque ce seront les pays qui seront internationaux ? De quoi le « nous » sera-t-il fait ?

Diversions et illusions

Si l’on intensifie l’aide au développement, on tarira à la source les flux migratoires nous dit-on. Qui peut être contre l’aide au développement ? Seulement, on sait aussi que lorsque le niveau de vie s’accroît les ressources pour partir aussi, favorisant ainsi les flux migratoires.

Après la tuerie de Nice, les débats en France se sont enflammés sur le burkini. Pour Douglas Murray, c’était une manière de faire diversion, pour parler de la chose, sans toucher à l’essentiel du problème.

On avait déjà fait la même chose en d’autres circonstances, avec la loi sur le voile à l’école par exemple. Au lieu de viser le voile, il avait fallu viser les autres religions en même temps, alors que tout le monde savait de quoi il retournait. Si l’on ne peut porter le voile à l’école, on ne peut pas non plus porter une grande croix en bois, dont personne ne se rappelait en avoir jamais vue à l'école !

Déni et camouflage des informations dérangeantes

Lorsque des « innocents » se conduisent mal, comme cela a été le cas par exemple avec les viols collectifs en Suède, en Allemagne ou en Autriche, des politiques et même des policiers, sans parler des médias, cherchent généralement à enterrer l’affaire. L’auto-défiance est telle que l’on craint plus la réaction à la chose que la chose en elle-même. « En Allemagne en 2016, comme en Grande-Bretagne au début des années 2000, la crainte des conséquences que pourrait avoir l’identification des origines raciales des agresseurs l’emporta sur la détermination des policiers de faire leur travail. » On ne peut pas ici ne pas évoquer l’affaire Sarah Halimi battue à mort, torturée et défenestrée le 4 avril 2017. Il a fallu plus de deux mois pour que l’affaire sorte dans la presse… et encore timidement. Il ne fallait pas perturber la période électorale !

La Suède est sans doute la championne du déni et de la politique anesthésiante.  Douglas Murray raconte la mésaventure d’Erik Mansson, rédacteur en chef de l’Expressen, en… 1993. Ce dernier rendit compte d’un sondage réalisé auprès des Suédois qui indiquait que 63 % des Suédois voulaient que les immigrants retournent chez eux. Erik Mansson écrivit que les Suédois avaient une opinion bien arrêtée sur la politique d’immigration et d’asile, différente de l’opinion de ceux qui les gouvernent et qu’il y avait là une bombe à retardement. Le principal résultat de cet article fut son licenciement par le journal.

Douglas Murray raconte sa rencontre avec un parlementaire allemand pour qui l’afflux des réfugiés se limite à une question de gestion bureaucratique. À part cela, accueillir 1 million de gens n’était pas un gros problème. D’ailleurs, d’après ce parlementaire, les réfugiés sont moins criminels que l’Allemand moyen. Lorsque Douglas Murray lui demanda pourquoi cette politique ne s’appliquait qu’aux Syriens et pas au reste du monde, le parlementaire lui dit que les flux avaient baissé et que, de toute façon, il refusait de répondre à une question purement théorique. Comme si ce flux s’était tari spontanément. Passer sous silence la fermeture des frontières et l’accord avec Erdogan permettait, écrit Douglas Murray, au parlementaire de ne pas s’écarter de sa rhétorique humanitaire.

Les méfaits du déni

Le déni creuse l’écart entre « les gens », comme dirait Jean-Luc Mélenchon, et les élites politiques et médiatiques. Les premiers savent que les élites leur mentent. Ils savent aussi ce qu’elles semblent ignorer : le nombre compte. Pour Douglas Murray, «  La radicalisation trouve ses origines dans une communauté particulière et tant que celle-ci s’accroît, la radicalisation fera de même ». « Les politiques européens ne peuvent admettre ce que chaque migrant traversant la méditerranée sait et que la plupart des Européens ont fini par comprendre : une fois en Europe, vous y restez. »

Le déni, le mensonge venant d’en haut encouragent la radicalisation en bas. Il déresponsabilise aussi les migrants et les incite à plus d’audace. En octobre 2016, deux journaux allemands, Le Freitag et le Huffington Post Deutschland publiaient un article d’un jeune Syrien de 18 ans qui disait en avoir marre des Allemands en colère et des chômeurs racistes : « Nous, réfugiés, … ne voulons pas vivre dans le même pays que vous. Vous pouvez, et je pense que vous devriez, quitter l’Allemagne. L’Allemagne n’est pas faite pour vous. Pourquoi vivez-vous ici ?... Allez chercher une autre patrie. » Ce type d’arrogance est encouragé par des attitudes comme celles du président de district de Kassel qui, en octobre 2015, lors d’une réunion publique, déclara à ses concitoyens qui n’étaient pas d’accord avec l’accueil de 800 réfugiés, qu’ils étaient libres de quitter l’Allemagne.

RACE ET ANTIRACISME

L’obsession de la race est partout, chez les politiques, dans le sport, à la télévision. Douglas Murray raconte ce qu’ont donné à Londres, les répercussions du mouvement américain « Black Lives Matter ». Les manifestants chantaient le slogan « Hands Up, Don’t Shoot » lors de manifestations encadrées par des policiers sans arme. Quelques semaines plus tard, on vit dans les rues de Londres un type armé d’une machette juché sur les épaules de trois autres clamant les slogans de "Black Lives Matter". Dans Hyde Park, la manifestation se termina par un policier poignardé et quatre autres blessés.

Douglas Murray s’inquiète du pouvoir pris par les associations antiracistes qui luttent contre les discriminations. Elles ont cherché à prendre de plus en plus d’influence et à gagner des sources de financement. Elles savaient bien que ce ne serait possible que si le problème n’était pas résolu. Ce qui a eu pour effet de faire croire que les discriminations s’étaient aggravées – et méritaient d’être plus vivement combattues – alors que les choses s’amélioraient.

DES SOCIÉTÉS EUROPÉENNES ÉPUISÉES ?

Avec l’effacement des croyances religieuses, les Européens sont livrés à l’incertitude, se posent des questions sans réponses toutes prêtes. Les Européens ont expérimenté la recherche de l’absolu ailleurs (fascisme, nazisme, communisme) et cela n’a donné rien de bon. « La plupart des souffrances de l’Europe pendant le 20ème siècle sont venues d’un effort profane de l’époque d’atteindre un absolu politique ». Le rêve fasciste n’a pas peu fait pour entretenir la ferveur communiste. Si deux idéologies apparemment opposées (comme c’était le cas à l’époque) pouvaient mener là où elles avaient conduit, alors, peut-être que n’importe quoi d’autre peut y conduire aussi. Peut-être que toute idéologie et toute certitude sont le problème.

Les Européens ont tout essayé : « la religion et l’anti-religion, la croyance et la non-croyance, le rationalisme et la foi dans la raison… ces idées ont fait des centaines de millions de morts, pas seulement en Europe, mais partout où ces idées ont été appliquées. » Que peut faire une société après cela ? Douter, se méfier d’elle même, ne pas juger les autres ? Cette attitude si courante en Europe est une solution de facilité qui ne garantit pas sa survie.

La plupart des habitants du reste de la planète ne partagent pas cette attitude. Ils ne craignent pas de poursuivre leur intérêt propre. C’est aussi le cas en Europe de l’Est.

Si penser aux migrants d’aujourd’hui, c’est penser aux juifs d’hier, et réparer à travers les premiers le crime vis-à-vis des seconds, alors l’Europe ne peut rien opposer à l’immigration massive. Même si cette dernière, et plus encore surtout si cette dernière, est vue comme une punition. "Se ranger du côté des migrants, c’est se mettre du côté des anges. Parler en faveur des Européens, c’est se mettre du côté du diable."

Douglas Murray se demande combien de temps une société fondée sur ce qui est sorti de la tradition chrétienne peut survivre sans se référer aux croyances qui lui ont donné naissance. Pour les Églises d’Europe, le message de la religion est devenu une forme de politique de gauche, d’action en faveur de la diversité et du bien être social. Ainsi, en Suède, l’archevêque Antje Jeckelen a déclaré que Jésus se serait opposé aux restrictions que la Suède a fini par mettre à l’immigration après la ruée de 2015.

Après avoir perdu la croyance religieuse, et même le sens des métaphores bourrées de références à la religion, nous dit Douglas Murray, nous sommes sur le point d’abandonner le rêve d’une extension illimitée de valeurs que nous croyions universelles. Et, le trou creusé par la religion risque de s’agrandir.

« Les étrangers qui viennent en Europe apportent leur propre culture au moment précis où notre culture a perdu la confiance qui lui permettrait de plaider sa cause ». Combien de temps cela peut-il durer, se demande Douglas Murray, et qu’est-ce qui se profile après ?

Bloomsbury Continuum , 2017, 352 p.

Derniers commentaires

28.11 | 10:40

À mon avis à la Doc de l'Ined sur le campus Condorcet ou à la BNF

27.11 | 23:14

Cette période de baisse étant due à la crise de 1929 (avec des effets sur l'emploi à partir de 1932) et à la 2e guerre mondiale.

27.11 | 23:13

Selon l'INSEE, la part des immigrés et des enfants d'immigrés augmente en France depuis 1911 (2,7%) jusqu'en 2021 (10,6%).
La seule période de baisse a été de 1931 à 1946.

27.11 | 22:57

Bonsoir

Où peut-on lire l'étude sur Crulai?

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QUE FAIRE, COMME AURAIT DIT LÉNINE ?

Pourquoi les Européens devraient-ils être les seuls à porter les malheurs du monde ? Que deviendra l’Europe si cette fuite en avant continue ? Pourquoi les Européens devraient-ils être les seuls à ne pas pouvoir se préoccuper d’abord de leurs intérêts et de leur avenir, comme le font la plupart des autres peuples du monde ? 

Il faudrait, nous dit Douglas Murray, que ceux qui gouvernent reconnaissent leurs erreurs, qu’ils cessent de dire qu’ils veulent changer de fond en comble la société, qu’ils reconnaissent enfin les problèmes que la société a perçu bien avant eux, que la diversité c’est bien, mais à dose raisonnable, sans quoi, en plus des problèmes vécus par les autochtones, ce sont les problèmes du monde entier qui se retrouvent en Europe.

Les politiciens devraient reconnaître le bien-fondé de certains griefs.

Alors que l’idée de grand remplacement de Renaud Camus est vouée aux gémonies, et quelquefois jugée à la 17ème chambre, le grand remplacement assumé et revendiqué par les Indigènes de la République et d’autres ne suscite pas la même désapprobation. Qu’ont dû penser les Allemands lorsque, lors d’une émission sur la télévision allemande, une jeune syrienne leur a dit qu’à l’avenir les Allemands ne seront plus blonds aux yeux bleus, mais d’origine immigrée ?

Ne faudrait-il pas réserver l’ostracisme aux vrais partis fascistes comme Aube dorée et permettre aux autres partis dits d’extrême droite d’évoluer ? Il serait bon, pour y arriver que le coût social lié à une fausse accusation de racisme, de nazisme… soit équivalent à celui encouru par ceux qui en sont vraiment coupables.

Il faudrait aussi une attitude plus juste à l’égard du passé européen : retenir les bons comme les mauvais moments.

CONCLUSION DE DOUGLAS MURRAY

Mais, ce qu’il faudrait faire ne ressemble guère à ce qui est le plus probable. Les politiciens continueront de préférer les bénéfices à court terme qu’ils tirent à paraître compatissants, généreux et ouverts, même si cela conduit, à long terme, à des problèmes nationaux. Ils continueront à garantir que l’Europe est le seul endroit au monde qui appartient à tout le monde. D’ici la moitié de ce siècle, alors que la Chine ressemblera encore à la Chine, l’Inde à l’Inde… L’Europe ressemblera, au mieux, à une version des Nations unies à grande échelle, écrit Douglas Murray.

En Hollande et au Danemark, les politiciens hostiles à l’immigration vivent sous protection policière. De quoi dissuader les vocations. C’est tellement plus facile et gratifiant de se montrer compatissant, généreux et ouvert. Les plus menacés sont ceux qui ont cru aux promesses de l’Europe (Hirsi Ali, Maajid Nawaz, Kamel Daoud…). Ceux qui défendent nos valeurs ont été abandonnés à leur sort. Ils paient l’addition du déni. Ce sont eux les premiers sacrifiés. Au lieu de représenter les modèles qu’ils auraient dû être, ils font figure d’anti-modèles.

De jour en jour, l’Europe perd toute possibilité d’un atterrissage en douceur en réponse à de tels changements. Une classe politique entière n’a pas réussi à apprécier ce que beaucoup d’Européens aiment dans ce qui a été notre Europe, écrit Douglas Murray. Prisonniers du passé et du présent, il semble que, pour les Européens, il n’y ait pas de réponse décente pour l’avenir. Mais, les Européens risquent de ne pas pardonner un changement complet de notre continent.

Commentaires

François Carmignola

20.05.2018 05:09

"De jour en jour, l’Europe perd toute possibilité d’un atterrissage en douceur... "
C'est bien cela qui est le plus inquiétant: le basculement des opinions sera-t-il "soft"?

nono

10.09.2017 07:17

"Les politiciens continueront de préférer les bénéfices à court terme ...". J'ai du mal à comprendre vu que la majorité des gens sont contre l'immigration et l'islam.

lesturgie

08.09.2017 20:42

J'ai cru comprendre que Murray remettait en cause toute dissidence sur la Vo du 09/11, et qu'il pensait que L’immigration massive, n'avait pas toujours été planifiée....Un peu bisounours Douglas !

Leroidavid

08.09.2017 18:06

Votre revue du livre de Douglas Murray est passionnante.

Une remarque cependant : le titre d'un de vos chapitres est "LA CRISE MIGRATOIRE DE 2005", alors qu'il s'agit de la crise migratoire de 2015.

Emmanuel

08.09.2017 15:38

Merci ! Continuez !

Jean-Paul Marquis

03.08.2017 16:04

Après lecture de votre rapport, j'en déduis qu'il est déjà, trop tard !

Hervé

24.07.2017 18:23

Avec votre étude Mr Murray a trouvé en vous une collaboratrice précieuse, car vous donnez très envie de lire cet ouvrage; intéressante, l' analyse sur la contrition cachant un lourd péché d'orgueil;

nono

10.09.2017 08:00

Il n'est jamais trop tard mais il faudra des solutions drastiques.

Paula

21.07.2017 19:33

L'Arabie Saoudite a offert de construire 200 mosquées en Allemagne (pas une comme indiqué dans l'article). "... build 200 new mosques in Germany for the benefit of the new arrivals". p. 316

patrick

21.07.2017 10:26

Mme Tribalat, merci pour votre remarquable et indispensable travail, savez vous si le livre de Douglas Murray sera publié en France prochainement?

Kinesi

21.07.2017 09:21

Excellent article. Une chose me surprend chez les essayostes et intellectuels "conservateurs". Aucun ne s'interroge sur une question fondamentale : "de qui sommes nous les Autres?".

nono

21.07.2017 06:30

https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_des_viols_collectifs_de_Rotherham
Il est important que le plus de gens possible soient au courant de ces actes ignobles.

nono

21.07.2017 06:28

Très bon article. Juste une précision, les viols collectifs c'était à Rotherham, pas Rotterdam, et à Oxford et aussi dans plein d'autres villes:

marliac

14.07.2017 15:58

En rapport avec votre texte et celui de D.Murray , Cf. René Girard 2001 Celui par qui le scandale arrive. Hachette, Pluriel.